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Têtes brûlées (Les)

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LES TÊTES BRÛLEES
Vo. Baa, Baa, Black Sheep
Avions : -Beech 18/AT-11 -Boeing B-17G Flying Fortress, c/n 32325, s/n 44-83684, N3713G (au sol) -Boeing B-17G Flying Fortress, c/n 32304, s/n 44-83663, N47780 (en arrière plan) -CCF Harvard Mk.4 / Zero N15796, N7757, N296W -Curtiss TP-40N c/n 33915, s/n 44-47923, N923 -Curtiss SB2C-2 Helldiver (en arrière plan) -Douglas C-47B c/n 34329, s/n 45-1059, N63250 -Douglas DC-3-357 c/n 3278, NC28341 -Grumman J2F Duck, BuNo. 35587, N67790 -Grumman F6F Hellcat (idem) -Lockheed P-38M Lightning s/n 44-53097, N3JB -Lockheed P-38L Lightning s/n 44-26961, N6961 -North American SNJ-4 Harvard / Kate, N7062C, N6438D -North American B-25J Mitchell, s/n 44-30423, N3675G -North American B-25J Mitchell s/n 44-30823, N1042B -Schweizer SGS 2-33< -Stinson L-5 Sentinel c/n 76-560, s/n 42-98319, N64669 -Vought F4U-7 Corsair, BuNo.133693, N33693 -Vought F4U-7 Corsair BuNo 133714, N33714 -Vought F4U-1A Corsair BuNo 17799, NX83782 -Vought FG-1D Corsair BuNo. 92106, N6897 -Vought FG-1D Corsair BuNo. 92132, N3466G -Vought FG-1D Corsair, BuNo. 92629, N62290 -Vought FG-1D Corsair BuNo. 92433, N3440G -Vought F4U-4 Corsair BuNo. 97359, N97359 -Vultee BT-13 Valiant / Val, N56478, N56867 Notre avis : Cette série télé est basée sur les exploits du célèbre et sulfureux as américain, Gregory "Pappy" Boyington. Ce pilote connut un parcours assez atypique. Il commença comme pilote dans le corps des Marines, au VMF-2 basée à North Island (CA). Il eut ainsi l’occasion de participer au tournage du film "Flight command" (1940) avec son Grumman F3F. Il s’imposait déjà comme un excellent pilote ce qui lui valut d’être nommé instructeur, un rôle qu’il napprécia guère. Il noya son insatisfaction dans l’alcool, multiplia les dettes et s’imposa comme un bagarreur hors pair ! Au grand soulagement des Marines, il démissionna en août 1941 pour s’engager dans l’AVG de Claire Lee Chennault, attiré par un bon salaire et les 500 $ de prime pour chaque avion japonais abattu. Boyington que l’on appela "Pappy", du fait de son âge (29 ans) et de son expérience, fut nommé chef de la première escadrille. C’était le pilote le plus sûr des "Tigres volants" ; un de ses camarades dira qu’il volait encore mieux quand il avait bu ! Il déclara avoir abattu six Japonais, alors qu’on ne lui en reconnut que la moitié. Boyington, peu apprécié, quand il quittait son avion, décida de démissionner en avril 1942, sans attendre la fin de son contrat. De retour aux États-Unis, ce mercenaire eut naturellement quelque mal à se faire réintégrer dans les Marines, mais vu la demande en pilotes expérimentés, on finit par l’accepter à contre cœur, et c’est en tant que major réserviste qu’il arriva dans le Pacifique, en janvier 1943. Début septembre 1943, après un travail de gratte-papier qu’il abhorrait, il reçut enfin un commandement, celui du VMF-214, une unité en pleine restructuration. Boyington eut la charge d’homogénéiser cette unité composée d’anciens ayant déjà fait un tour d’opération, et de jeunes frais émoulus des écoles. Il se consacra à l’entraînement de ces derniers et s’acquitta parfaitement de sa tâche. Son groupe choisit de s’appeler les "Black sheep", les moutons noirs ou les brebis galeuses, une définition qui collait bien au personnage de son chef, détestant une hiérarchie militaire qui le lui rendait bien. En octobre 1943, Boyington en est déjà à sa vingtième victoire et est devenu, au grand dam de certains officiers d’état-major, un authentique héros ! Lors du second tour d’opérations, la VMF-214 participa aux opérations contre la base japonaise de Rabaul. Mais après sa vingt-quatrième victoire, Boyington fut abattu et fait prisonnier par un sous-marin, le 3 janvier 1944 ! On le croyait mort et l’as des Marines fut nommé lieutenant-colonel de réserve à titre posthume. Le 29 août 1945, il réapparaissait, ayant, grâce à sa débrouillardise, survécu à l’enfer des camps de prisonniers japonais, réputés pour leur fort taux de mortalité. Après le récit de son dernier vol, on lui accorda deux victoires supplémentaires, qui ne purent être vérifiées. Le président Truman lui remit personnellement la médaille d’Honneur du Congrès, la plus haute distinction américaine. Celle ci lui rapporta finalement plus d’ennuis que de satisfactions. Le 1er août 1947, il était rendu à la vie civile avec le grade de colonel, mais il n’en toucha jamais la retraite. En 1958, Boyington publia la relation de ses combats dans un livre intitulé : "Baa, Baa, Black sheep". Cet ouvrage est truffé d’erreurs et d’inexactitudes ; Boyington avoua, par ailleurs, être un menteur né ! Mais le feuilleton télé du même nom que le livre, contient encore plus de mensonges et d’erreurs. Le VMF-214 n’était pas composée de marginaux et d’aventuriers, bons pour la court martiale, comme rappelé avant chaque épisode, mais de pilotes "normaux". L’escadrille n’eut jamais de bar ; dans les Salomons, la bière était rationnée à deux bouteilles de bière par jour et par homme. Les pilotes ne reçurent jamais de visites féminines, encore moins celle d’un bataillon d’infirmières. L’île de Vella Lavella, où était basée le WMF-214, est appelée "Vella La Cava" dans le feuilleton, pour des raisons juridiques; de même, la grand base arrière d’Espiritu Santo, devient Espritos Marcos, sur les cartes de "Pappy" Conrad. Le feuilleton n’a rien à voir avec la vérité historique et les épisodes ont été inventés de toutes pièces pour faire de l’audience, bien que chacun d’entre eux ouvre sur des actualités filmées de l’époque, comme pour fournir un cadre historique à l’intrigue consécutive. Les studios achetèrent des milliers de mètres de films d’archives ainsi que des films de cinémitrailleuses pour être insérés dans certaines scènes. Pensant que le Département de la Défense cautionnerait la série, les studios Universal envoyèrent une copie du script au Centre d’Histoire des Marines, à Washington DC. Mais le centre fut incapable de corréler le script avec le moindre fait connu ! ![]() Si le fond laisse à désirer, la forme est tout aussi sujette à caution. Les pilotes ont l’air d’une bande de collégiens en vacances sous les tropiques. Leur coupe de cheveux, leurs combinaisons de vol collantes, leur style "beachboy", sont typiques des années 1970, et sont là pour attirer un jeune public. Quant aux infirmières, avec leur crinières et leur tenues sexy, elles semblent tout droit sorties de "La croisière s’amuse". Cependant, l’acteur Robert Conrad colle d’assez près à son personnage, si l’on fait exception d’un visage plus avenant que l’original. Il en a la carrure, la taille, les manières. Robert Conrad était aussi un bon boxeur et passa son brevet de pilote à la suite de cette série. Boyington et Conrad s’entendirent d’ailleurs parfaitement pendant tout le tournage. Boyington apparaît dans trois épisodes (épisodes 14, 22 et 28) sous l’uniforme d’un général, une petite revanche pour ce colonel de réserve, dont l’avancement fut sans cesse freiné ! Les deux épisodes pilotes s’appelaient "The flying misfits" (Les désaxés volants) ! Puis la chaîne NBC commanda une suite de vingt-deux épisodes, sous le nom de "Baa, Baa, black sheep". Comme il était impossible de montrer à longueur d’épisode des pilotes mitraillant des avions japonais, le thème central du feuilleton fut la lutte de Boyington contre la hiérarchie militaire des Marines, représentée par le colonel Lard (une vraie tête de... lard). Le "Jap", jadis haï, devint un noble adversaire, un chevalier du ciel (tout aussi chevelu que ses adversaires...). On tourna au rythme d’un épisode tous les six jours. A la fin de la première saison, NBC annonça que la série ne serait pas poursuivie, le chef de la programmation qui avait commandé le feuilleton, ayant été remplacé. Finalement, faute d’une meilleure série, la chaîne accepta de faire tourner treize autres épisodes, et en décembre 1977, la série repartait sous le nom de "Black Sheep squadron". Pour augmenter l’audience, quatre belles infirmières furent introduites sous le nom de "Pappy’s lambs" (les agnelles de Pappy), dont la fille de Robert Conrad, Nancy Conrad (Lieutenant Nancy Gilmore). Le feuilleton guerrier tournait à la franche comédie ; mais l’indice d’audience se maintint à un niveau suffisant pour atteindre le 36° épisode, en avril 1978. La plupart des scènes aériennes furent filmées dans le sud californien et au dessus de l’océan, au large de Santa Barbara. Un des deux B-25 de Paul Tallman fut utilisé pour quelques prises de vue, mais la majorité des scènes furent filmées d’un North American T-28 appartenant à Tom Friedkin et piloté par Jim Gavin. L’arrière de cet avion fut aménagé pour accueillir un cameraman et sa caméra de 35 mm. De petits écrans de télé furent installés dans les deux cockpits de l’avion de sorte que le pilote et le caméraman puissent contrôler deux caméras fixées sous les ailes. Pour chaque scène, on avait ainsi trois angles de vue différents. Une base sur une île tropicale fut recrée près d’un petit terrain, à Indian Dunes, au nord ouest de Los Angeles. Ce terrain sera utilisé par la suite pour de nombreux tournages. Comme la piste n’était pas assez large pour faire décoller plusieurs avions de front, un avion commençait à rouler pendant qu’un autre, déjà en l’air, venait voler tout à côté de lui avec son train baissé. Au montage, en procédant à de savantes coupures, la pellicule finissait par donner l’impression que plusieurs avions décollaient en même temps. Certaines vues de décollage, de vol en formation ou de dogfight, sont reprises dans plusieurs épisodes. Le tournage posa aussi d’autres problèmes du fait de l’écart de vitesse entre les Corsair et les T-6, figurant les Zéros. Or, ces derniers devaient donner l’impression parfois de voler plus vite que les premiers. Dans les virages, les Corsair étaient à la limite du décrochage pour que les T-6 restent au moins derrière eux. L’avion caméra également devait ralentir le plus possible pour pouvoir les filmer tous. En définitive, ce feuilleton télévisé est typique des séries américaines faites avec une grande économie de moyens et destinées à une très large audience. Il semble que la guerre du Pacifique, le VMF-214, Boyington lui-même, ne soient que des prétextes, voire un cadre, pour tourner des scènes d’action les plus captivantes possibles. Accusé par les critiques et ses anciens camarades de combat, d’avoir participé à une reconstitution "aussi fausse qu’un billet de trois dollars", Boyington avouera humblement l’avoir fait uniquement pour l’argent. Cette série à succès aura également augmenté la renommée de "Pappy" Boyington que l’on vit désormais dans tous les meetings aériens nationaux, et même à l’étranger. Mais "Pappy" ne se prenait pas au sérieux. Il disait : "Montrez-moi un héros, et je vous montrerai un pauvre type". Il savait de quoi il parlait... Reste les avions, principalement le Corsair, dans tous ses états, et filmé sous tous les angles. Parmi les dix-sept pilotes participant au tournage, il y avait deux anciens pilotes des Marines qui avaient volé avec le VMF-214 à la fin de la guerre : Glenn Riley et Tom Mooney. ![]()
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Thomas Friedkin vola sur son Vought F4U-4 (BuNo. 97359, N97359). En 1990, cet avion volait avec le "Old Flying Machine Company" de Duxford, en Angleterre. Il revint en 1992 aux États-Unis, où il vole aujourd’hui avec l’immatriculation NX240CA. Quatre Corsair FG-1D, une version construite par Goodyear, participèrent au tournage. Deux FG-1D (Bu 92106, N6897) (Bu 92132, N3466G), venaient de la collection de David Tallichet. L’un vole toujours sous l’immatriculation N106FG, l’autre (N3466G) est en cours de restauration au Tri State Warbird museum de Batavia (Oh.). Un autre FG-1D Corsair (BuNo. 92629, N62290) appartenait à John Stokes. Cet avion était un ancien appareil des forces aériennes du Salvador jusqu’au début des années 1970. Il fut revendu par Stokes à Bob Pond qui le reconstruisit après un accident en 1983. Cet avion revole de nouveau et est aujourd’hui au Pond Museum, de Palm Springs en Californie. Isaac Burchinal Jr. pilotait également un FG-1D (Bu 92433, N3440G) ayant appartenu à Frank Tallman et exposé dans son "Movieland of the air" dans les années 1960. L’avion fut détruit dans un incendie et reconstruit avec des pièces d’un autre FG-1D (Bu 92471). Acheté par Ray Dieckman en 1995, et immatriculé NX773RD, il fut restauré à Chino et revola en 2000. En 2004, il était au musée d’aviation du Tennessee, à Sevierville. Les avions sont peints dans un bleu marine foncé comme en 1945, au lieu des deux tons de bleu ciel avec des surfaces inférieures blanches. L’un d’eux porte même sur l’extrados la flèche blanche des avions basés sur le porte-avions USS "Bunker Hill". On remarquera l’absence de viseurs. Les pilotes ne portent ni gants, et très rarement un masque à oxygène. Par contre un bon point pour les laryngophones, à comparer avec le sempiternel micro tenu à la main par John Wayne dans "Les diables de Guadalcanal" (1951). ![]() Aussi fréquent que le DC-3, un Stinson L-5 Sentinel (c/n 76-560, s/n 42-98319, N64669) apparaît dans plus d’une dizaine d’épisodes. C’était un avion de Frank Tallman qui l’utilisait comme avion caméra et pour faire des repérages. Après le tournage, il fut restauré et est exposé au musée de Chino. Il faut également signaler, un Beech 18 (épisode 19), l'avion du colonel Lard. Enfin, dans l’épisode pilote, on aperçoit deux Spitfire au sol, censés être à Calcutta, et portant le code PR du 609 Squadron basé en Angleterre. Ils doivent être extraits d’un passage du film "la Bataille d’Angleterre".
*Série disponible sur amazon.fr La liste des épisodes, classés par ordre chronologique : Saison 1 : 21/09/76 épisode pilote (2 parties) : Les têtes brûlées / Flying misfits 23/09/76 épisode 1 : Un avion pour deux / Best three out five 28/09/76 épisode 2 : La petite guerre / Small war 05/10/76 épisode 3 : Le réprouvé / High Jinx 12/10/76 épisode 4 : Le prisonnier / Prisoners of war 26/10/76 épisode 5 : Porté disparu / Presumed dead 09/11/76 épisode 6 : Un drôle de cirque / The meatball circus 16/11/76 épisode 7 : Stratagème / Up for grabs 23/11/76 épisode 8 : Candidat au suicide / Anyone for suicide ? 30/11/76 épisode 9 : Le commando / New Georgia on my mind 07/12/76 épisode 10 : Opération radar / The cat's whiskers 14/12/76 épisode 11 : Triangle infernal / 04/01/77 épisode 12 : Hollywood s'en va-t-en guerre Love and war 11/01/77 épisode 13 : Objectif Rabaul (1ère partie) / The deadliest enemy of all-1 18/01/77 épisode 14 : Objectif Rabaul (2ème partie) /The deadliest enemy of all-2 29/01/77 épisode 15 : Le couteau dans la plaie / Devil in the slot 01/02/77 épisode 16 : Cinq pour un as / Five the hard way 08/02/77 épisode 17 : Dernière mission à Sengaï / The last mission over Sengai 15/02/77 épisode 18 : Le massacre de fort Apache / Trouble at Fort Apache 22/02/77 épisode 19 : Les orphelins / Poor little lambs 08/03/77 épisode 20 : Ces dames s’en vont en guerre / W.A.S.P. s 08/03/77 épisode 21 : Hutch / Last one for Hutch 22/03/77 épisode 22 : Le duel / The fastest gun Saison 2 : 14/12/77 épisode 23 : La prière de l’Irlandais / Divine wind 21/12/77 épisode 24 : La promotion / The 200 pound gorilla 28/12/77 épisode 25 : Alerte au faucon / The hawk flies on sunday 04/01/78 épisode 26 : Les loups dans la bergerie / Wolves in the sheep pen 11/01/78 épisode 27 : L’examen / Operation Stand-down 18/01/78 épisode 28 : Organisation / Ten'll get you five 22/02/78 épisode 29 : Le fruit défendu / Forbidden fruit 01/03/78 épisode 30 : Les anges combattants / Fighting angels 08/03/78 épisode 31 : L’invulnérable / The iceman 15/03/78 épisode 32 : Un spectacle de génie / Hotshot 23/03/78 épisode 33 : Les grosses têtes brûlées / The show must go on... sometimes 30/03/78 épisode 34 : Le prisonnier de sa gloire / Sheep in the limelight 06/04/78 épisode 35 : Secours en mer / A little bit of England ![]() "The black sheep . The definitive account of Marine Fighting Squadron 214 in World War II" (2003) Ballantine Books, 527 p. et "Black sheep one. The life of Gregory "Pappy" Boyington" (2003) Ballantine Books, 493 p...
Quant à la série, l’étude complète est dans : Didier Liardet et Jean Philippe Liardet "Les têtes brûlées, les corsaires du Pacifique" (2006) éd. Yris., 288 p. ISBN 2-912215-199-6. |
![]() ![]() Le "vrai" Boyington ![]() Acheter les Têtes Brûlées |
Dernière modification : 01/08/2014 : 10:01
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