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Ponts de Toko-Ri (Les)

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LES PONTS DE TOKO-RI
Vo. Bridges at Toko-Ri
-Douglas AD-3/4 Skyraider -Grumman F9F-6 Panther -McDonnell F2H Banshee (en arrière plan) -Sikorsky HO3S-1 Dragonfly BuNo.123129 Notre avis : Le scénario de ce film est basé sur un roman de George Michener, un ancien officier de l’US Navy ayant servi dans le Pacifique pendant la seconde guerre mondiale. Il avait constaté que le conflit coréen n’était guère populaire et que les combattants ne bénéficiaient pas du soutien du peuple américain. Il décida donc d’écrire l’histoire de ces hommes envoyés combattre de lautre coté du Pacifique, en temps de paix. Une des ses histoires « The forgotten heroes of Korea » fut portée à l’écran sous le titre de " Men of the fighting lady " (1954), filmé à bord de l’USS « Oriskany » (CV-34), et dans lequel il apparaît en personne. Mais son plus grand succès fut son roman « The bridges at Toko-Ri » qui décrit la vie des hommes à bord d’un porte avions, au large de côtes de Corée, à travers l’histoire tragique d’un pilote. Michener avait séjourné à bord de l'USS « Essex » (CV-9) pendant la guerre de Corée afin d'y enquêter, et rencontrer les pilotes; il assista à des débriefings de missions qui consistaient à bombarder des ponts situés dans des vallées encaissées et protégés par une abondante DCA, ce qui lui donna l'idée de son livre. Le but de Michener n’était pas de soutenir l’intervention en Corée, un conflit qui divisait les Américains. Il voulait attirer l’attention du public sur les hommes qui combattaient, en soulignant qu’ils le faisaient pour défendre les mêmes valeurs, et en affrontant les mêmes dangers, que pendant la seconde guerre mondiale. Novembre 1952. Le lieutenant Brubaker a servi avec brio pendant la dernière guerre mondiale, et comprend mal pourquoi il est rappelé pour combattre de nouveau dans une « guerre oubliée », décrite comme une opération de police, en Corée!. Il quitte sa femme (la belle Grace Kelly) et ses enfants, pour servir à bord d’un porte avions, l’USS « Savo Island », sous les ordres du vice amiral Tarrant de la Task Force 77. L’amiral apprécie Brubaker parce qu’il lui rappelle son fils qui fut tué pendant la guerre. La femme de Brubaker et ses deux filles viennent à Tokyo pour être avec lui, mais cela le rend encore plus hésitant à risquer sa vie. Ses missions deviennent de plus en plus périlleuses et il commence à penser à la mort. Un jour, il doit poser son avion endommagé sur l’eau, il est sauvé de justesse par un pilote d’hélicoptère courageux, arborant un chapeau vert ! Une autre fois, il doit faire un appontage d’urgence où il manque de percuter la grue chargée d’enlever un autre avion crashé sur le pont. Finalement, l’amiral doit confier à ses pilotes une mission extrêmement dangereuse , détruire cinq ponts à Toko-Ri, à l’intérieur de la Corée. Brubaker est abattu mais réussit à s’en tirer. Le pilote d’hélicoptère qui arrive à son secours est également abattu et son pilote, l’homme au chapeau vert, est tué. Des vagues de soldats ennemis convergent vers le lieu du crash. Malgré les avions qui les mitraillent, ils sont toujours plus nombreux. Brubaker sera tué à son tour. Sur le porte avions, l’amiral Tarrant se prépare à annoncer la triste nouvelle à sa veuve.. Ce film est passionnant, en l’air comme au sol. Les avions, les pilotes et le porte avions furent fournis par la Navy qui aida au tournage de plusieurs scènes. Le film présente de nombreux détails intéressants sur l’aviation embarquée américaine au milieu des années cinquante : les procédures de catapultage et d’appontage (avec travail du batman et de son assistant), mise en oeuvre de la grue mobile et de la barrière d’arrêt en cas de crash, récupération d’un pilote tombé en mer par un hélicoptère, manœuvres du porte avions pour accoster, à l’aide de ses avions à hélice (au grand dam de l’officier mécanicien qui à peur qu’on lui grille ses « moulins » !) ; tous ces détails montrent le travail des hommes anonymes qui contribuent à faire voler les avions. La sympathie de Michener pour la culture asiatique transparaît dans le scénario qui fait place à quelques traits de la vie japonaise, comme le bain pris en famille, dans le plus simple appareil, une scène qui heurte la pruderie américaine. Le Japon, comme la Corée, est un pays bien éloigné du pays de l’Oncle Sam, et pas seulement par le nombre des kilomètres ! Michener épousa en 1955, une Japonaise. Son livre « Sayonara » (1954) qui raconte l’histoire d’un officier de l’USAF qui se marie avec une danseuse japonaise sera également porté à l’écran. Le film respecte assez bien la vérité historique, même si Toko-Ri n’existe pas. Les missions d’attaque au sol et de bombardement des ponts ferroviaires ou routiers, était courantes. La Task Force 77, dont faisait partie l’USS « Oriskany », était la force aéronavale de la Septième Flotte. William Holden fait ici une belle performance en jouant un homme qui ne peut comprendre pourquoi il doit servir son pays une deuxième fois. On lui parle du péril communiste qu’il convient d’endiguer, on l’assure qu’il est l’homme qu’il faut, au bon endroit et au bon moment...Michener nous rappelle que la guerre n’est pas faite par des héros ou des aventuriers, mais par des hommes « ordinaires » qui acceptent de tout quitter pour faire le travail qu’on leur demande. Tout le reste n’est que littérature. La question du film, posée à la fin, par l’amiral, est « Where do we get such men ? » Où trouve-t-on de tels hommes, qui quittent des êtres chers, pour se faire tuer à l’autre bout du monde, pour une cause qui les dépasse totalement ? La question serait plutôt, comment ces hommes en arrivent là, par quel cheminement psychologique ? Le film, comme bien d’autres avant, insiste sur la futilité de la guerre, un moyen pourtant encore largement employé, cinquante ans plus tard, et on peut parier que beaucoup d’eau passera encore sous les ponts de Toko-Ri, avant que les hommes trouvent un autre moyen de régler leurs conflits.... L’accueil du public fut très favorable, et « Les ponts de Toko-Ri » devint le film le plus connu sur la guerre de Corée (91 films sur le sujet entre 1951 et 1995, dont 21 films d’aviation). Il rapporta 4.300.000 dollars en peu de temps et se plaça dans les vingt meilleurs films de 1955. Il reçut un Oscar pour ses effets spéciaux. Ce film a certes vieilli, mais il n’en reste pas moins aujourd’hui, un des meilleurs films d’aviation. Les avions du film : |
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Dernière modification : 22/10/2010 : 09:26
Catégorie : - Films
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