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Sentinelle du Pacifique (La)

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LA SENTINELLE DU PACIFIQUE
Vo. Wake Island
-Boeing 314 (images d'archives) -Consolidated PBY-5 Catalina -Grumman F4F-3 Wildcat -Mitsubishi Ki-21 Sally (images d'archives) -Nakajima Ki-27 Nate -Nakajima type 91 (idem) Notre avis : La fin de 1942 vit la sortie d’un des premiers films à traiter de la guerre d’une manière précise et réaliste. Ce film tranchait avec les films habituels d’Hollywood qui étaient autant d’ «affiches» de recrutement, ou des pamphlets militant pour la participation des USA à la guerre qui se déroulait en Europe. Cette fois-ci, ça y était, le pays étaient en guerre, et sur deux fronts ! « Wake island » racontait l’héroïque défense de l’île de Wake par un poignée de Marines. Le scénario de Frank Butler et W.R. Burnett était un compte rendu assez fidèle de la vraie bataille, sans les fioritures habituelles, chères à Hollywood. Les seules libertés prises par ce film quasi documentaire, concernent les personnages et les conflits personnels. L’histoire décrit, au jour le jour, les événements du siège de deux semaines de l’île de Wake par les forces d’invasion japonaises. Le scénario repose en grande partie sur les rapports officiels des Marines. Dénué de toute histoire sentimentale, ce film différait effectivement de la production antérieure. Ce mérite en revient au réalisateur, John Farrow, un ancien marin, qui venait juste d’être libéré du service actif de la Royal Navy. Bien que ce ne soit pas un film d’aviation à proprement parler, ce film était le premier à être produit depuis Pearl Harbour avec l’entière coopération du War Departement et de l’USMC. Bien que la production fusse retardée dans l’espoir d’une reconquête de l’île, le tournage eut lieu cinq mois avant que les Marines commencent leur grande offensive dans le Pacifique, qui aurait rendu leur coopération impossible. Les avions de la Marine impériale attaquèrent l’îlot le 8 décembre 1941, le lendemain du raid sur Pearl Harbour. Bien que le film traite surtout des opérations terrestres, on assiste au premier raid aérien japonais qui détruisit huit des douze avions des Marines, et à la bataille désespérée des équipes au sol pour maintenir en état de vol les quatre survivants. Les deux semaines suivantes, la petite garnison tint bon sous des bombardements aériens et navals quotidiens. Les aviateurs de la VMF-211 se battirent individuellement et vaillamment avec les rares appareils dont ils disposaient; ils réussirent à abattre plusieurs avions et à couler un destroyer japonais (peut être avec l’aide de l’artillerie côtière..) et à endommager un croiseur. Le 22 décembre les deux derniers Wildcats furent détruits et les défenses de l’île débordées. Un seul pilote fut tué en combat aérien, les autres le furent en combattant au sol, aux cotés de soldats. Le 19 août, la première garnison permanente de l’île, des éléments du 1° Bataillon de Marines, et des aviateurs de la VMF-211, totalisaient 449 hommes et officiers, sous les ordres du major Devereux. La défense aérienne de l’île ne comprenait que douze Wildcat ne disposant pas d’abris ! Autrement dit, en cas d’attaque, le désastre était garanti. Etaient également présents sur l’île, 68 marins et 1221 ouvriers civils. Le film donne l’impression que les Marines se battirent jusqu’au dernier ; il n’en fut rien. Le 23 décembre, le major Devereux se rendit sans condition, aux Japonais. Les survivants furent évacués aux Japon où ils croupirent dans des camps le reste de la guerre. Seuls quelques civils furent gardés sur l’île pour effectuer des travaux de fortification. Le film ne parle non plus de la mission de secours de la Task Force n°14, sous les ordres de l’amiral Fletcher, partie de Pearl Harbour le 16 décembre (arrivée prévue le 24 décembre). Cette force fut retardée par des problèmes de mazoutage en mer, puis par l’attente de la Task Force N°11, prévue au départ pour attaquer les îles Marshall. L’Etat Major avait décidé de réunir les deux forces, car il ne connaissait pas le dispositif japonais. Quand la flotte américaine arriva à environ 800 km de Wake, on constata que les Marines ne répondaient plus, et on en conclut que l’île avait été envahie. Craignant de ne pas avoir les moyens suffisants pour reconquérir l’île, les Task Forces reçurent du CinCPac (Commandant en Chef, de la flotte du Pacifique) l’ordre de faire demi tour. En outre, on croyait Pearl Harbour toujours menacé et on s’attendait même à un débarquement en Californie ! Le haut commandement préféra donc sacrifier les Marines de Wake, plutôt que de risquer ses rares (trois) et précieux porte-avions. L’île de Wake fut par la suite isolée par les Américains (selon une tactique très pragmatique qui consistait à ne s’emparer que des îles présentant un intérêt stratégique majeur). La Navy se contenta de bombarder l’île de temps en temps, ce qui permit à un certain Georges W. Bush de faire sa première mission de guerre. Le 5 octobre 1943, après un bombardement particulièrement réussi, le commandant japonais ordonna l’exécution de 98 Américains, en représailles. La Navy prit possession de l’île sans combattre, le 4 septembre 1945, deux jours après la reddition du Japon, et quatre ans après son invasion ... « Wake island » émut les foules aux USA comme peu de films auparavant. Le producteur Joseph Sistrom dut faire face aux contraintes engendrées par l’état de guerre. A cause des restrictions engendrées par la mise en défense de la côte ouest, la Paramount décida de tourner à l’intérieur des terres, autour du Salton Lake, dans Imperial Valley. La production engagea l’entrepreneur qui avait construit la base de Wake, pour qu’il la reproduise à l’identique avec une piste d’atterrissage. Les Marines fournirent des Wildcats F4F-3 pour figurer ceux basés sur l’île. Cinq Ryan SCW furent acquis pour jouer les chasseurs japonais. Vu l’ambiance du moment (Cf. «1941»), les habitants des environs durent être avertis de l’identité réelle des avions revêtus des marques japonaises. Le tournage commença le 13 avril 1942. Des travailleurs philippins et quelques Chinois jouèrent les Japonais qui apparaissent à la fin du film, tous les vrais Japonais d’Hollywood ayant été dûment internés ! Le pilote cascadeur Frank Clarke, coordonna toutes les scènes aériennes pendant les deux, mois de tournage. Toujours pour répondre aux exigences de la défense, tous les combats aériens simulés entre Wildcats et Ryan, se déroulèrent au dessus du Grand Lac Salé dans le nord de l’Utah. Le tournage s’acheva le 8 juin 1942, trois mois avant la première du film qui eut lieu en août 1942, devant deux mille Marines, à Quantico (VA), et à la veille du débarquement de Guadalcanal. Le film donnait un aperçu de la détermination des soldats américains, une donnée dont ne tint jamais compte le haut commandement japonais, à tort. Très populaire chez les critiques et les spectateurs, le film fut nominé pour trois Oscars. A Detroit, le 17 septembre, le public acheta, pour 1.300.000 $ de bons de guerre en guise de tickets d’entrée. Après le film, 350 jeunes de la ville, ou provenant d’autres endroits du Michigan, s’enrôlèrent dans les Marines. Les avions du film : |
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Dernière modification : 19/05/2011 : 08:50
Catégorie : - Films
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