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Porte-avions X (Le)

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LE PORTE-AVIONS X
Vo. Wing and a Prayer
The Story of Carrier X
-Curtiss SNC-1 -Grumman TBF-1 Avenger -Curtiss SB2C-1 Helldiver -Grumman F3F Wildcat -Grumman F6F-3 Hellcat Notre avis : Influencées par les nombreux documentaires tournés pendant les combats, comme « The battle of Midway » (1942), filmé par les cameramen de la Navy sous la direction de John Ford, les productions d’Hollywood commencèrent à s’éloigner des habituels films patriotiques, et à traiter de thèmes plus réalistes. « Le porte-avions X » de la 20th Century Fox, sorti en août 1944, donna au public américain le premier aperçu convaincant de l’engagement des porte-avions dans le Pacifique. Bien que filmé en grande partie en studio, le film reproduit avec un degré d’authenticité inconnu jusqu’alors, l’ambiance à bord, ainsi que les opérations aéronavales. Le scénariste Jerome Ady put consulter les rapports de combat des unités qui participèrent à la bataille de Midway (juin 1942). Le film peut être qualifié de semi officiel, car la Navy contrôla toute la production. Début 1943, elle accepta d’aider la Fox à produire un grand film, et le lieutenant de vaisseau Roberts Middleton, un vétéran du Pacifique, agit en tant que conseiller technique. La Navy fournit également des documents filmés et des bandes son de la bataille de Midway. Comme il était hors de question de tourner à bord d’un porte-avions en opération, il fut décidé de tourner dans les studios de la Fox, en utilisant comme arrière plan, les films tournés à bord d’un vrai porte-avions. Un arrangement avec l’US Navy, permit au directeur, Henry Hathaway, de filmer ces séquences sur le nouveau USS « Yorktown » II (CV-10), lors de sa croisière d’essais opérationnels, dans le golfe de Paria, entre Trinidad et le Venezuela. Lancé en janvier 1943, ce «porte-avions X» remplaçait le premier USS «Yorktown» (CV-5), coulé lors de la bataille de Midway. Il ne put emmener avec lui que quatre personnes, dont trois cameramen. Pendant sept semaines (mai-juin 1943), il fut autorisé à tout filmer ; appontages, décollages, les pilotes, et même les crashs Le script fut d’ailleurs réécrit plusieurs fois pour intégrer certains accidents filmés à bord. Ce fut le début d’une longue association entre la Fox et le « Yorktown », qui sera la vedette du documentaire « The fighting lady » (1944), et un quart de siècle plus tard, tiendra un dernier rôle, très controversé, celui du porte-avions japonais « Akagi » dans « Tora, Tora, Tora » (1969). Les décorateurs reconstituèrent en studio trente six décors différents incluant une reproduction de la salle de veille des pilotes, le quartier des équipages, la salle des opérations, la passerelle du capitaine, et même un morceau du pont, long de plus de cent mètres, construit en ciment et en bois, avec canons anti aériens, brins d’arrêts, îlot, etc.. Le titre anglais du film vient de l’expression « He’s comin’ in, on a wing and a prayer » (il approche sur une aile et une prière), une expression populaire qui signifie que vous êtes dans une situation désespérée et que vous n’avez plus qu’à prier, pour vous en sortir...Cette phrase est extraite des paroles d’une chanson patriotique à succès, parue à la fin de 1942, «Coming in on a Wing and a Prayer» de Harold Adamson et Jimmie McHugh, qui parle d’un avion endommagé qui a du mal à regagner sa base. Le scénario quant à lui est sans doute inspiré du livre «Queen of the flat tops» (1942) de Stanley Johnson, traitant de l’engagement du «Lexington» lors de la bataille de la mer de Corail. La Fox lui avait offert 20 000 dollars pour les droits, mais avait finalement renoncé, quand l’auteur et l’éditeur, refusèrent que l’on utilise des éléments de l’histoire. Ils firent néanmoins un procès à la Fox, en 1946, et le gagnèrent . L’histoire tourne autour des hommes d’une escadrille d’avions torpilleurs, la VT-5. Le commandant Ed Moulton et son unité, arrivent à bord du porte-avions "X", peu de temps après l’attaque de Pearl Harbour. Le commandant du navire, Bing Harper, un homme rigide et froid, ordonne aux hommes pressés d’en découdre, d’éviter le combat à tout prix. ! Ils ne savent pas que leur porte-avions est utilisé comme un appât destiné à attirer la flotte impériale dans un piège, au large de Midway. Frustrés par ces ordres, les pilotes sont obligés de se dérober même si l’ennemi ouvre le feu, et même quand un des leurs est descendu ! Finalement, au début de juin 1942, la flotte impériale est en position. Les unités reçoivent l’ordre d’attaquer, alors que les pilotes de la VT-5 décollent pour ce qui deviendra la bataille historique de Midway. Ce film sur le «porte-avions X » (une note dans le générique précise que le porte-avions, comme les autres bateaux du film, ne peuvent être nommés, pour des raisons de secret militaire) raconte l’histoire de l’US Navy, après Pearl Harbour. Mais les faits tels qu’ils sont présentés sont sujet à caution. La supériorité de la marine japonaise en juin 1942, ne faisait aucun doute. La chance a joué un grand rôle dans la victoire américaine, de même que les plans tactiques japonais mal préparés, et mal exécutés. Présenter la bataille et la victoire consécutive, comme une action bien planifiée et bien coordonnée, est tout à fait excessif. En outre, le rôle des avions torpilleurs (des Devastator, en majorité) est exagéré, alors qu’ils ne remportèrent aucun succès, étant pour la plupart abattus par la chasse et la DCA, ou lançant des torpilles qui fonctionnaient mal ! Ce furent les bombardiers en piqué (Dauntless) qui sauvèrent la mise. Le fait que les Américains aient réussi à percer le code de la Marine impériale joua aussi beaucoup dans l’affaire. Le film donne l’impression qu’entre Pearl Harbour et Midway, il ne se passa pratiquement rien, au point que les Américains se demandaient où était passée leur Marine, question posée dès le début du film. Elle ne resta pas inactive et fit de son mieux, avec les bateaux dont elle disposait. Le film mentionne très rapidement des attaques dans les îles Gilbert et Marshall, tenues par les Japonais, mais pas de la bataille de la mer de Corail, la première bataille de porte-avions où le "Lexington" (CV-5) fut endommagé. Bien que l’engagement se terminât sans victoire bien définie, il prépara les Américains à la bataille de Midway, un mois plus tard. Pour reproduire la grande bataille de Midway, à laquelle un film sera consacré en 1976 («La bataille de Midway» d’Universal), le réalisateur utilisa un procédé original. On ne voit pas la bataille, on l’entend ; le système de haut parleurs du bateau a été branché sur la longueur d’onde des avions, pour que l’équipage puisse suivre en direct les combats des aviateurs. Les voix excitées des pilotes, leur cris, le crépitement des mitrailleuses, créent une « image » auditive qui permet à l’auditeur d’imaginer les détails. Ce procédé extrêmement heureux, sera utilisé dans nombre de productions d’après guerre, comme «Best years of our lives»(1946), «Command decision»(1948). Ce procédé rapelle aussi que les combats avaient lieu au delà de l'horizon, les flottes ennemies n'entrant jamais en contact visuel. Dès sa sortie, le film fut acclamé par la critique, unanime à saluer son réalisme saisissant qui exploitait avec art des documents filmés sur le vif. L’aérocinéphile remarquera que ce film utilise très peu de maquettes d’avions, et fournit de belles vues rapprochées d’Avenger et de Helldiver, dans leur premières versions. Les avions du film : |
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Dernière modification : 10/04/2012 : 08:35
Catégorie : - Films
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